Menu

Energie Vision #3

Coopération énergétique internationale

La coopération est un point clé de la stratégie énergétique. Pour la Suisse, la collaboration avec ses pays voisins est essentielle pour la stabilité du réseau et l’équilibre entre l’offre et la demande, mais également pour le transfert de technologies et pour l’innovation. Cependant la relation entre la Suisse est l’UE est très incertaine. Pourquoi il en est ainsi ? Et qu’est-ce que la Suisse pouvait ou devait-elle faire ?

Les remarques introductives
Les défis actuels
La vision
Les recommandations d’action
L’auteur

Télécharger la vision coopération énergétique internationale

„Dans un cas idéal, l’UE et la Suisse décident d’un accord-cadre, englobant un accord sectoriel pour l’énergie. Cependant, cette alternative est incertaine à ce jour, et dépend des cantons et de l’UE.
La vision suivante présente les défis et recommandations au cas où cet accord-cadre ne serait pas signé par les deux parties.“

Daniel, l’auteur de la vision.

Les remarques introductives

Une brève explication de la situation initiale introduit le sujet.

La situation de base

En 2022, la Suisse a consommé 57’000 TWh d’électricité (valeur moyenne des 25 dernières années). La Suisse produit par ses propres moyens une quantité similaire d’énergie. Cependant, les 25 dernières années nous ont montré qu’un certain échange d’électricité avec l’UE est nécessaire pour surmonter les moments de faible production en hiver et distribuer la surproduction en été. En moyenne, la Suisse a eu une quantité nette d’export de 1800 TWh, bien que dans les années les plus difficiles, nous avons dû acheter jusqu’à 10’000 TWh par année. Ces valeurs énergétiques confirment l’importance d’un échange à valeur ajoutée entre la Suisse et l’UE.

A ce jour, les relations en matière d’énergie entre la Suisse et l’UE laissent à désirer. Depuis 2015, l’UE n’est plus disposée à conclure des accords sectoriels avec la Suisse. En février 2022, le Conseil fédéral a présenté une approche globale de l’avenir entre la Suisse et l’UE.

Les défis actuels

Quels sont les défis auxquels nous sommes confronté·es aujourd’hui et pourquoi il en est ainsi ? Si nous ne parvenons pas à un accord avec l’UE en matière d’énergie, les défis ci-dessous ont été identifiés pour la Suisse.

Accès restreint et inégalitaire au marché européen

La Suisse, étant partiellement exclue du marché day-ahead et intra-day, ne profite pas des meilleurs prix d’électricité sur le marché public. En outre, elle ne peut pas participer à des initiatives européennes promouvant les projets dans les énergies renouvelables et les garanties d’origine de production Suisse ne sont pas toujours reconnues au sein de l’UE.

 

 

Exclusion d’accords

À partir de 2025 l’UE exigera que 70% des capacités d’électricité transfrontalières doivent rester au sein de l’UE. Cela complique l’approvisionnement en électricité de la Suisse et compromet la sécurité d’énergie en hiver. En outre, l’UE planifie des réseaux d’électricité HV DC éludant la Suisse, rendant notre pays moins important sur la marché d’électricité.

Flux augmenté à travers de la Suisse

La promotion d’échange d’électricité entre pays de l’UE entraîne une augmentation des flux non programmés à travers le réseau Suisse. Or, la Suisse n’est pas souveraine de ces flux (partiellement exclue du marché day-ahead et intra-day) et doit prendre des mesures afin de maintenir la stabilité. Cela entraîne même des surcoûts sans grand bénéfice pour notre pays.

Barrières vers les énergies futures

Pour atteindre ses objectifs climatiques, la Suisse devra se concentrer sur les énergies alternatives telles que l’hydrogène, la biomasse, la géothermie et bien d’autres. Cependant, la Suisse ne sera pas en mesure de produire la quantité d’hydrogène, biomasse et autres, nécessaire pour être indépendante et devra en importer de l’UE ou autre national global. Sans accord, la Suisse risque d’avoir des difficultés à acquérir ces énergies alternatives à un prix raisonnable de l’UE, étant souvent des matières à quantités limitées.

Autocritique de l’analyse des défis : Elle exclut les sources d’énergie fossiles ou le charbon. Il s’agit donc de mener une politique qui conduise à une Suisse climatiquement neutre.

La vision

Investissement dans des projets de l’UE qui produisent de l’énergie verte

Les possibilités d’investissement dans de l’énergie verte ne sont pas illimitées en Suisse (p.ex. restrictions sur la construction d’éoliennes). Il est donc nécessaire pour les entreprises suisses d’énergie d’investir dans des projets internationaux. Les obstacles administratifs y sont moindre et les ressources naturelles plus abondantes (vents en mer du Nord, soleil dans les pays méditerranéens, hydrogène en Oman). En créant des succursales locales, les entreprises suisses ont le droit à l’application des lois locales. Cependant, les investissement dans d’autres pays sont associées à des risques politiques, économiques et financiers, comme l’a décrit le Conseil national dans le postulat 23.4268 déposé par Barbara Schaffner (https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20234268)

(À lire aussi : La vision de Léonardo qui décrit les défis politiques internes concernant les projets d’énergies vertes.)

Le rôle de la politique est de faciliter et accélérer les possibilités d’investissement en Suisse (également un intérêt économique). Si cela ne fonctionne pas, elle doit se voir obligée de promouvoir des investissements dans des énergies vertes à l’étranger par le biais d’accords locaux, et de proposer une couverture d’assurance et réassurance.

Encourager les collaborations internationales dans la recherche de nouvelles énergies

Plusieurs médias prédisent que la Suisse va “perdre” la course à l’hydrogène et d’autres énergies vertes, au profit de l’UE. Afin d’atteindre la meilleure situation possible pour tous, il est important que la Suisse unisse ses forces à celles de l’UE pour développer de nouvelles énergies. Il n’y a pas grand intérêt de mener des projets de recherches séparés et de doubler les efforts. La Suisse devrait donc investir des ressources (financières, connaissances,…) dans des projets de recherches de l’UE, avec un accord d’être aussi bénéficiaire des résultats achevés.

Le rôle de la politique est de promouvoir les collaborations par le biais d’accords scientifiques et énergétiques avec l’UE, si l’accord-cadre n’est pas accepté par l’UE dans son intégralité.

Solutions de stockage pour la stabilisation du réseau suisse

Il existe plusieurs solutions industrielles nous permettant de stocker de l’énergie. Les systèmes de pompage et de turbinage constituent un solution fiable et économique et utilisable à long terme. Une solution similaire est celle de la force de gravité, démontrée lors d’un projet au Tessin avec des blocs de béton. Une autre solution industrielle est l’utilisation d’énergies excédentaires pour la production d’hydrogène par exemple. L’hydrogène pourrait être utilisé comme carburant pour les camions et voir même les avions. Il existe aussi des solutions non industrielles pour le stockage d’énergie. On estime la quantité de voitures plug-in en 2050 à 8 millions. Chaque voiture électrique représente une possibilité de stockage d’énergie. Le défi consiste donc à intégrer la population Suisse dans la stratégie nationale et le système de stockage d’énergie. (À lire aussi: La vision de Jeremias et Paul qui s’inspire de l’intégration de la population dans un système énergétique national Suisse.)

Le rôle de la politique est de développer une stratégie de stockage nationale et de mettre en place des incitations pour que la population participe à ces solutions.

Les recommandations
d’action

Pour que cette vision devienne réalité, les mesures suivantes sont recommandées.

Deux scénarios

Premier scénario : L’approche globale du Conseil fédéral est acceptée par les cantons, le Conseil national tout comme l’UE. En supposant que cet accord contiendrait un clause de collaboration énergétique, nous pouvons considérer qu’il s’agit du cas le plus favorable. Le problème cependant, est que nous ne savons pas quand est-ce que cet accord sera conclu et si l’UE acceptera toutes nos conditions.

Deuxième scénario : L’approche globale n’est pas acceptée dans sa totalité, ou sans accord énergétique satisfaisant. Dans ce cas, il faudra trouver une solution individuelle aux défis décrits ci-dessus.

Investissement dans de l’énergie verte

La politique cantonale tout comme nationale devrait mettre en place des incitations à l’investissement dans les énergies vertes. Cela s’applique aussi bien aux investissements privés qu’à ceux des entreprises. La politique devrait mener des négociations entre les différents acteurs (p.ex. entreprises d’énergie, opposants de constructions d’éoliennes,…) afin de rendre possible des investissements régionaux. Il est important que les ressources financières de nos investissements restent en Suisse. Des premières mesures ont été prises en 2023, avec la Loi fédérale (Mantelerlass) relative à un approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables.

Collaborations internationales

Le DEFR doit continuer à encourager les hautes écoles et instituts de recherche privés à collaborer avec des instituts et universités de l’UE. Le rôle du DEFR dans ce contexte est d’agir en tant que  “sparring partner” dans les négociations avec les institutions européennes et, si nécessaire, de subventionner les projets ayant un intérêt national. Cette mesure existante déjà à nos jours, ne devrait pas être négligée, malgré son impact modeste.

Stockage d’énergie

La politique régionale tout comme nationale doit impliquer les différents acteurs (entreprises, privés,…) dans la construction d’un réseau de stockage à grande échelle. Il s’agit aussi de mettre en place des mesures incitatives (subvention des stations de recharges et de voitures à charge bi-directionnelles par exemple) pour que les privés mettent leur batteries d’automobiles à la disposition du système énergétique national. Cependant, tant que les automobilistes ne voient pas d’avantage économique à cette solution, et que la plupart des voitures ne sont pas à charge bi-directionnelle, cette solution nationale pourrait être confrontée à des défis lors de sa mise en œuvre (https://www.nzz.ch/wirtschaft/elektroautos-als-speicher-machtkampf-in-der-strombranche-ld.1775239).

Nécessité d’une stratégie nationale

Qu’importe les mesures prises par la politique, il est important d’avoir une stratégie nationale. Cette stratégie devrait définir les différents acteurs contribuant à relever les défis, le rôle de ces acteurs et les investissements à faire (et par qui). Un point clef est de garder un marché ouvert et innovatif sans mains de fer d’Etat. Avec plus de détails, le PVL propose des mesures concrètes et élaborées permettant de protéger le climat et d’assurer une stabilité énergétique en Suisse, sans compromis (Power-to-X).

À propos de l’auteur

Nous remercions Daniel pour sa contribution. Les idées et les textes ont été rédigés dans le cadre du projet „Vision Suisse 2050“ du lab pvl. Ils ont été discutés et commentés au sein de l’équipe de l’énergie et en partie avec des expert·es externes. Néanmoins, dans le cadre de ce projet, nous tenons à ce que les points de vue et les idées individuels et parfois non conventionnels trouvent leur place.

„Notre monde évolue rapidement et chaque jour nous confronte à de nouveaux défis énergétiques. En collaborant avec d’autres nations, nous pouvons mieux relever ces défis, optimiser notre consommation d’énergie et investir dans les énergies vertes.“

Daniel Schlatter
Corporate Internal Auditor

Hol dir dein NFT

Unterstütze das Projekt ch2050 – mit deiner Vision und einer Spende 💰. Und wir erstellen dir auch so ein exklusives NFT-Bild.

Jetzt generieren

Unsere Partner

Wir danken unseren Sponsoren für ihre grosszügigen Investitionen in eine grünliberale Zukunft.