Energie Vision #4
Les transports, les infrastructures et les bâtiments sont responsables d’une part considérable de la consommation d’énergie en Suisse. Mais comment pouvons-nous réduire les déplacements ? Quelles mesures existent pour améliorer l’efficacité énergétique ? Et est-il nécessaire d’adopter un mode de vie plus raisonnable ?
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Estelle et Lionel, les auteurs de la vision.
Où en sommes-nous et pourquoi ? Nous avons identifié les défis suivants.
Selon nous, nos principaux défis sociétaux en matière de réduction énergétique consistent à nous détacher de la surconsommation, à réduire les déplacements, à améliorer l’efficacité énergétique, et ainsi à adopter un mode de vie plus raisonnable.
Nous consommons bien plus que ce dont nous avons réellement besoin. La publicité exerce une influence significative sur nos choix et nos comportements, nous incitant à acheter constamment plutôt que de réparer. Cette pratique a un coût élevé pour notre planète en termes de ressources et de pollution, car nous ne favorisons pas les produits durables et réparables. La surconsommation génère également une demande énergétique élevée en raison de la production, de l’élimination, du transport et de l’utilisation des marchandises. Pour sortir de ce schéma, nous pouvons adopter des pratiques de consommation plus durables, encourager la réparation et le recyclage des produits, et sensibiliser davantage à la nécessité de réduire notre consommation.
Cette idée de durabilité des produits s’aligne avec l’arrivée de l’économie circulaire au sein de la Confédération Suisse. En effet, par le soutien du développement des nouvelles technologies environnementales, des mesures de régulation ou l’adoption de normes sur la qualité des produits, la Suisse promeut donc la durabilité des produits. Ceci conduira, à long terme, à une baisse du taux de surconsommation. La mise en œuvre s’effectue par plusieurs domaines d’action, notamment par la réutilisation, le partage, la réparation, le retraitement et la durée de vie des produits. Cependant, celle-ci a encore besoin de temps pour être entièrement mise en place sur le marché Suisse, sachant que la Suisse n’est pas la mieux garnie en termes de matières premières. Mais le comportement des consommateurs qui achèteraient des matériaux et produits plus durables, influencera grandement le développement de cette économie de par la démonstration de leur souhait de faire changer le système. Actuellement, le système de circularité des produits est surtout appliqué dans le domaine de la gestion des déchets au sein de la Confédération en passant par des taxes d’incitation et autres mesures efficaces influençant les consommateurs à trier leurs déchets, par exemple.
Les déplacements occupent aujourd’hui une part importante des émissions de CO2. Selon SwissInfo, le transport représente 31,7% des émissions totales de CO2 pour la Suisse en 2017. Il est donc de notre devoir de limiter, autant que possible, les déplacements au strict minimum et de rapprocher les services des domiciles.
L’optimisation de l’efficacité énergétique est essentielle pour diminuer notre consommation d’énergie. Actuellement, améliorer les infrastructures telles que les bâtiments et les équipements représente un défi majeur. En 2020, les bâtiments étaient responsables d’une part considérable, soit 40%, de la consommation totale d’énergie en Suisse. Par conséquent, il est impératif de travailler à réduire cette consommation.
Diminuer et optimiser notre consommation énergétique dans le domaine du bâtiment passe également par le regroupement dans de grands bâtiments. Si l’on prend un facteur d’augmentation de x, la surface extérieure (celle qui dissipe la chaleur) augmente de x² alors que le volume augmente de x³. Puisque le volume augmente sur trois axes, il sera possible d’augmenter la surface habitable en ajoutant des étages. On comprend donc pourquoi il est intéressant de vivre dans des immeubles. (Cette règle est valable uniquement si l’on considère une augmentation de x pour toutes les dimensions.)
En favorisant une vie “communautaire”, nous encourageons une approche économe de la consommation et des déplacements tout en améliorant l’efficacité énergétique de nos bâtiments.
Dans notre vision, nous imaginons un monde où les individus se rassemblent au sein de petites communautés, favorisant ainsi un mode de vie plus collaboratif et durable. Nous croyons fermement que le partage des ressources, des compétences et des savoir-faire est essentiel pour créer des communautés résilientes et tendre vers une certaine autonomie. Cette approche pourrait nous amener à réaliser que nos besoins réels sont souvent moins importants que ce que nous pensons, remettant ainsi en question la surconsommation et nous incitant à adopter des modes de vie plus simples et moins énergivores.
Une autre dimension cruciale de notre vision est la décentralisation des lieux de consommation, des services et des lieux de travail. Il est essentiel de rompre avec la dépendance envers les grands centres commerciaux et les achats en ligne, qui nécessitent des déplacements importants pour se procurer des produits ou pour que ceux-ci nous parviennent. Dans cette perspective décentralisée, il est impératif de garantir un accès facile et de proximité des communautés aux services essentiels ainsi que de rapprocher les lieux de travail, ce qui permettrait de réduire significativement les déplacements et de renforcer les liens sociaux au sein des communautés.
De plus, ce modèle favorise la densification et contribue à réduire la consommation énergétique des bâtiments. Les individus vivant dans des appartements adaptés à leurs besoins bénéficieraient d’habitation ayant une meilleure efficacité énergétique.
Pour concrétiser cette vision, plusieurs mesures pourraient être mises en place :
Les gouvernements et les municipalités pourraient promouvoir la création de petites communautés en facilitant l’acquisition de terrains ou en offrant des incitations fiscales pour le développement de projets résidentiels axés sur la communauté et la densification.
Des programmes communautaires pourraient être mis en place pour encourager le partage des ressources telles que les outils, les véhicules et les équipements de jardinage. Des espaces communs pourraient également être aménagés pour le partage de repas ou d’activités sociales.
Des programmes de sensibilisation et de formation pourraient être organisés pour encourager les compétences liées à l’autosuffisance, telles que le jardinage, la conservation des aliments et la réparation
Les autorités locales pourraient travailler à rendre les services essentiels tels que les écoles, les centres de santé et les commerces accessibles à pied ou à vélo pour les membres de la communauté.
Des initiatives visant à soutenir les producteurs locaux et les entreprises sociales pourraient être encouragées. Les marchés fermiers et les coopératives alimentaires pourraient être développés pour fournir des alternatives aux grands centres commerciaux.
Les gouvernements pourraient investir dans les transports en commun efficaces et abordables pour relier les petites communautés entre elles et aux centres urbains, réduisant ainsi la dépendance à la voiture individuelle.
Les politiques d’aménagement urbain pourraient favoriser la construction d’appartements de taille adaptée aux besoins individuels tout en densifiant les espaces de vie pour réduire la consommation énergétique des bâtiments. Il est aussi nécessaire d’inciter à la rénovation des bâtiments existants afin de les rendre moins gourmands en énergie.
Voilà à quoi ressemble notre vision.
Pour illustrer notre vision, nous avons imaginé un concept appelé „Village Tree“, où les humains vivraient ensemble dans un arbre, favorisant ainsi un partage optimal des ressources.
Bien que cette idée puisse sembler utopique, elle symbolise les liens sociaux qui peuvent être recréés entre les individus. Ces liens rappellent les interactions communautaires passées, où les individus se soutenaient mutuellement dans un esprit de partage, presque en s’inspirant d’une pensée utilitariste.
Dans ce concept de „Village Tree“, chaque famille résiderait dans de petites cellules aménagées à l’intérieur de l’arbre. Les feuilles de cet arbre utopique seraient constituées de matériaux capables de réaliser la photosynthèse et de convertir le CO2 capté en une forme d’énergie utilisable pour la communauté de l’arbre
Nous remercions Estelle et Lionel pour leur contribution. Les idées et les textes ont été rédigés dans le cadre du projet „Vision Suisse 2050“ du lab pvl. Ils ont été discutés et commentés au sein de l’équipe de l’énergie et en partie avec des expert·e·s externes. Néanmoins, dans le cadre de ce projet, nous tenons à ce que les points de vue et les idées individuels et parfois non conventionnels trouvent leur place.
Estelle Jaggi
Étudiante en droit
Lionel Urfer
Ingénieur des médias
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