Menu

Energie Vision #5

La société et la politique

Afin de surmonter les défis politiques et sociétaux, l’individu doit être mis au centre des enjeux politiques énergétiques. Mais comment arrive-t-on à le faire et quelles conséquences entraînera un tel changement ?

Les défis actuels
La vision
Les recommandations d’action
L’objet
L’auteur

Télécharger la vision la société et la politique

„Nous rêvons d’un monde où les individus produisent, distribuent et consomment une énergie décarbonée.“

Leonardo, l’auteur de la vision.

Les défis actuels

Où en sommes-nous et pourquoi ? Nous avons identifié les défis suivants.

La planification à long terme

On constate une difficulté de planification et de mise en place de vision à long terme. Par exemple, en cas de catastrophe nucléaire, la décision est immédiatement prise de quitter cette forme d’énergie, puis quelques années plus tard, suite à une perte de pouvoir d’achat, le monde politique discute à revenir sur cette décision. L’industrie du nucléaire, et plus largement une planification énergétique efficiente, ne peut se permettre des allers-retours constants.

 

L’absence de plan clair des partis écologistes

Enfin, les partis écologistes (Vert.e.s et Vert’libéraux) ont de la difficulté à présenter un plan clair de planification énergétique, alors que les socialiste, via p.ex. Roger Nordmann, présentent un plan précis, calculé et prenant en compte les moyens d’investissements. Politiquement encore, les notions de sobriété ou d’efficience énergétique sont intéressantes, mais utilisées comme des slogans ou des études académiques plus que des propositions politiques. Les Vert.e.s adorent parler de sobriété, sans pour autant avoir de proposition législative de comment cette dernière viendrait à s’articuler dans une économie libérale. Et s’il faut repenser l’économie libérale (pourquoi pas), alors comment parler de décroissance économique sans pour autant parler récession, chômage, manque d’investissements, etc. La réponse courante est une priorisation sur le besoin, il faudrait donc uniquement investir dans les essentiels. La question devient alors, dans une démocratie directe, que devient l’essentiel? L’armée? Les structures d’accueil migratoires? L’agriculture? Les Vert.e.s ont perdu largement les dernières élections, et les Vert’libéraux ne sont pas loin derrière, en partie car ces grands idéaux ne se sont pas traduits en proposition réelle : la loi CO2 a été refusée, tout comme les initiatives visant à réorienter notre agriculture. Il faut nettement plus de concret en ce sens. La position des Vert’libéraux doit alors se fonder sur la recherche, l’innovation, l’invention, la coopération internationale, et aussi la responsabilisation individuelle. Le focus doit être mis sur l’autoconsommation d’énergie et donc sur l’indépendance énergétique.

Le conflit entre la protection de la biodiversité et du patrimoine et la transition énergétique

Socialement, on peut constater des difficultés en ce qui concerne la pesée d’intérêts entre la protection de la biodiversité et du patrimoine et la transition énergétique. On pense bien sûr aux projets de parcs éoliens ou solaires alpins, mais on peut aussi penser à l’isolation de bâtiments religieux, souvent bloqués. Il semble que tout le monde veuille se diriger vers le solaire, mais sans toucher à la propriété privée ou publique, ce qui devient complexe.

L’éducation et son avenir

Socialement aussi, il semble difficile de valider une transition énergétique sans repenser nos modes de vie, et la réponse la plus évidente revient alors à l’éducation. Ce qui pose des difficultés, car l’éducation est un marronnier politique: tout le monde veut modifier l’éducation, dans tous les sens, sans pour autant former les professeurs ou investir dans plus d’infrastructures.

La vision

Nous rêvons d’un monde où les individus produisent, distribuent et consomment une énergie décarbonée.

Mettre l’individu au centre des enjeux politiques énergétiques

Nous proposons de composer avec le système libérale en vue d’un monde plus écologique. Nous sommes en faveur d’une planification long-termiste de l’exploitation énergétique. Ainsi, comme première proposition, nous proposons que l’individu soit mis au centre des enjeux politiques énergétiques. Il faut encourager, en plus des grands producteurs et distributeurs d’énergie, la production énergétique décentralisée (panneaux solaires, éoliennes domestiques, etc.), la distribution sur circuit court puis la consommation responsable et propre. Ainsi, il faut permettre aux individus de produire eux-même leur énergie, et de la revendre, à certaines conditions, eux-mêmes à leurs voisinages (en s’assurant donc eux-même de la distribution). Ce modèle permet de prendre du recul (sans pour autant s’en affranchir) des gros acteurs énergétiques, ce qui permet éducativement deux choses:

  1. Plus de conscience de l’utilisation de l’énergie : Ce modèle permet une meilleure gestion et prise de conscience de l’utilisation de l’énergie par les particuliers. Désormais, puisque l’énergie est produite par moi, je me rend compte des efforts qu’elle demande, des enjeux autour, je suis directement acteur et non plus client passif.
  2. Plus de collaboration : Ce modèle oblige les individus à collaborer. Mon voisin a peut-être de l’énergie moins chère, plus proche et plus écologique à me vendre qu’un gros acteur. Les communes ne seraient plus obligées de tirer des câbles, ce qui réduirait les charges, et donc les impôts, pour ce genre de structures. L’idée serait alors que des communautés électriques investissent elles-même dans des câbles plus courts et se mettent elles-même en réseau de manière indépendante. On assiste donc à la naissance “d’écoquartiers naturels”, au moins en termes énergétiques.

En termes de politique énergétique, il faut composer avec l’Europe, qui partage aujourd’hui nos préoccupations pour une énergie verte et responsablement consommée.

Les recommandations
d’action

Pour concrétiser cette vision, plusieurs mesures pourraient être mises en place :

Faciliter la production décentralisée

Il est nécessaire de faciliter la production décentralisée d’énergie. Il faut également permettre aux particuliers de gérer des réseaux de distribution courts sans passer par le réseau “classique”. On peut citer comme exemple l’aéroport de Genève, qui revend la surabondance de son énergie à la ville de Genève.

 

Permettre une consommation responsable

Enfin, il faut permettre une consommation responsable, ce qui devrait passer par la possibilité intégrée de contrôler ses dépenses d’énergie (Smart grid).

Encourager la prise en main de l’individu de la question de l’énergie

Il faut que l’individu se saisisse lui-même de la question de l’énergie, et que l’Etat mette en place des processus pour faciliter cette prise en main. Les propriétaires ont accès à des aides pour installer des panneaux solaires, mais on peut imaginer des locataires avec un pouvoir d’achat moindre acheter un ou deux panneaux solaires qu’ils installent sur leur balcon et branchent ensuite afin d’économiser leur facture énergétique, ce qui est déjà possible mais peu mis en avant. De plus, il faut instaurer un véritable “droit à la prise” pour encourager la mobilité électrique

Rendre accessibles les rapports énergétiques des bâtiments

Les propriétaires devraient aussi fournir un rapport énergétique sur leur bâtiment lorsqu’ils mettent leur bien à louer, afin que les locataires aient connaissance du prix caché de l’électricité. Ainsi, les informations à disposition des locataires seraient le loyer, les charges et la médiane des dépenses d’électricité. Ces informations doivent être aisément accessibles.

Promouvoir des écoquartier, des installations solaires et la végétalisation

Les écoquartiers doivent devenir la norme en milieu urbain, alors qu’ en milieu agricole, les toits des granges sont parfaits pour accueillir les panneaux solaires, en plus du biogaz pour les éleveurs. Toujours en milieu urbain, une végétalisation, qu’il faut mixer à des installations solaires, est importante afin de rafraîchir la ville l’été, dans le but d’éviter autant que possible un besoin constant de climatisation une fois chez soi.

Informer les entreprises sur les économies d’énergie

Les entreprises doivent apprendre à économiser de l’énergie là où c’est possible, il s’agit d’un enjeu de sécurité économique. Des cabinets de conseils se spécialisent aujourd’hui dans cette question afin de ne pas passer par la voie administrative.

L’objet

Voilà à quoi ressemble notre vision.

Nous suivons l’histoire d’une voiture électrique, dont la batterie est presque déchargée. Vite ! Il faut la brancher, mais vous vous dirigez chez votre ami, qui est occupé sur son téléphone à vos côtés, sur le siège passager. Vous constatez qu’il est en train de recharger son ordinateur grâce à votre voiture, sans s’être rendu compte de la future panne. Vous lui demandez si vous pourrez recharger votre voiture chez lui. Il sourit et vous répond par l’affirmative, et propose même de vous rembourser l’électricité qu’il a utilisé pour son propre laptop. Vous rigolez : un laptop à besoin d’environ 200 à 500 Wh pour être chargé, ce qui revient à un prix approximatif de 15 centimes.  Vous lui dites que ça ira, mais que vous en revanche lui rembourserez le prix pour la voiture. Une fois chez votre ami, ce dernier vous branche votre voiture électrique. Elle sera alimentée par la maison, elle-même chargée de panneaux solaires.

Ne voulant pas perdre du temps à sortir toutes vos valises – vous ne restez ici que quelques heures, vous décidez vous-aussi de recharger votre ordinateur en le branchant directement à votre voiture. Votre ami peut suivre la consommation d’énergie de tout son environnement depuis une application smartphone. Il règle directement sur son téléphone le prix auquel il compte vous facturer cette énergie, et une fois la recharge complète, vous le remboursez automatiquement via Twint. Il vous a ainsi vendu rapidement et facilement de l’énergie, à un tarif réduit car il vous aime bien. Vous auriez pu négocier avec lui pour qu’il choisisse de baisser encore le prix, ce qu’il aurait pu faire via quelques réglages dans son application, mais vous étiez fatigué et n’aviez pas envie de discuter. Et puis, vous pouvez suivre votre propre production et consommation d’énergie en direct depuis votre application. Vous constatez que l’énergie produite par vos propres panneaux solaires, installés sur le toît de votre maison à deux heures de route de là, a produit un surplus ce mois-ci. Vous êtes de bonne humeur ce soir, alors vous décidez de réduire, via votre application, le prix de revient de cette énergie: vos voisins, qui profitent du surplus énergétique produit à bas prix, auront un petit cadeau supplémentaire ce mois-ci ^^

À propos de l’auteur.

Nous remercions Leonardo pour sa contribution. Les idées et les textes ont été rédigés dans le cadre du projet „Vision Suisse 2050“ du lab pvl. Ils ont été discutés et commentés au sein de l’équipe de l’énergie et en partie avec des expert·e·s externes. Néanmoins, dans le cadre de ce projet, nous tenons à ce que les points de vue et les idées individuels et parfois non conventionnels trouvent leur place.

„L’énergie doit être comprise par l’individu pour en faire un enjeu collectif.“

Leonardo Gomez Mariaca
Juriste

Hol dir dein NFT

Unterstütze das Projekt ch2050 – mit deiner Vision und einer Spende 💰. Und wir erstellen dir auch so ein exklusives NFT-Bild.

Jetzt generieren

Unsere Partner

Wir danken unseren Sponsoren für ihre grosszügigen Investitionen in eine grünliberale Zukunft.